Une enquête menée auprès des établissements financiers montre que depuis le début de 2019, 40% des crédits accordés sont d’une durée de 25 ans ou plus. Et concernant les crédits immobiliers de 20 ans et plus ils représentent une très large majorité à 78% des prêts signés par les banques.
C’est une tendance de fond qu’on a pu constater depuis de nombreuses années. En effet, en 2013, 55% des crédits accordés étaient d’une durée de 20 ans et moins. Depuis 5 ans, cette tendance s’est très largement inversée et devrait continuer ainsi dans les années qui viennent, d'après la plupart des acteurs du secteur.
De plus, il apparaît que les établissements financiers sont moins exigeants pour accorder leurs prêts et notamment sur les montants de l’apport exigé. Cette tendance vise essentiellement à maintenir l'accès au prêt immobilier et ne pas écarter une frange importante à la population de la possibilité d’emprunt pour l'acquisition d’un bien. Globalement, cette évolution se fait sentir essentiellement sur le marché des résidences principales et notamment pour la première acquisition. C’est néanmoins une tendance qui se retrouve partout à l'échelle du marché national comme celui du marché de l’immobilier en Bretagne.
Il faut noter aussi que sur les 6 dernières années, les taux d'intérêt ont lourdement chuté. Ils sont aujourd’hui à une moyenne de 1,45% contre 2,9% en 2013. Inévitablement, le coût total du crédit est moindre et notamment sur les prêts plus longs, qui sont donc plus acceptables pour les finances d’un ménage.
Les organismes de prêts constatent que cette évolution a permis à des primo-accédants, jeunes, et n’ayant pas de gros apports personnels de pouvoir faire l’acquisition de leur résidence principale. C’est donc normal de trouver une forte proportion de jeunes emprunteurs parmi ceux qui utilisent les crédits longs. Ainsi, sur la fin 2018, quasiment la moitié des emprunteurs de moins de 35 ans avaient eu recours à une durée de crédit de 25 ans ou plus.
Parallèlement, le taux d’apport personnel a aussi fortement reculé. Sur 2018 il représente 16% du montant de l'acquisition en moyenne, contre 24% en 2013.
C’est donc un marché de l’emprunt immobilier qui s’assouplit et permet d’emprunter à plus long terme qui se dessine, rapprochant le marché français de bon nombre de tendances déjà observées à l'étranger et notamment sur les marchés anglo-saxons.